La Ville de
Paris a souhaité faire du Réfectoire de l'ancien couvent des
Cordeliers, un lieu de prestige au service des missions
universitaires de diffusion de la culture et de l'information
scientifique.
Le 23 mars

Des lectures
Lecture de grands textes fondateurs.
Une controverse
Anomalie Pioneer, anomalie Einstein ?
Controverse
scientifique…
Une Controverse est
un débat suivi sur une question, motivée par des opinions ou des
interprétations divergentes (Robert). Elle permet idéalement, par
l’échange raisonné entre sujets désintéressés de faire émerger d’une
situation problématique une réponse objective, parce que la
meilleure possible. Bien sûr cette vision laisse souvent place à des
situations conflictuelles mettant en exergue un antagonisme entre
les réalités pensées par les scientifiques ainsi qu’une incertitude
des connaissances scientifiques.
La controverse permet ainsi de se démarquer des normes classiques de
la scientificité pour approcher la formation des objets
scientifiques.
En somme un très bon moyen de faire découvrir la Science à travers
la pensée humaine.
Sujet*
Le lancement des
sondes Pioneer 10 et 11 en 1972 ne laissait en rien présager les
découvertes qui allaient en résulter. Le mystérieux ralentissement
des sondes qui met en cause l’exactitude de la théorie de la
relativité générale, œuvre majeure d’Albert Einstein, sera-t-il la
source d’une nouvelle révolution ?
En décembre 1973, alors que les premières photos de la géante
gazeuse Jupiter arrivent sur les écrans de la Nasa, finalisant ainsi
la mission Pioneer 10, la sonde spatiale, se voit charger d’une
nouvelle mission. L’agence spatiale américaine décide de prolonger
l’aventure, en envoyant la sonde aux confins de notre système
solaire. Parallèlement, Pioneer 11 qui vient de réaliser
l’observation de Saturne, dans une direction diamétralement opposée,
est elle aussi envoyée vers l’inconnu.
En automne 1980, la surprise est de taille pour les scientifiques de
la Nasa ; loin d’avoir découvert un nouvel objet spatial, les deux
sondes Pioneer sont en retard sur leurs trajectoires. Alors qu’elles
s’éloignent des effets gravitationnels du soleil comme des autres
planètes, il semble que les sondes soient freinées. Or les lois de
la physique stipulent que tout objet se déplaçant dans le vide du
cosmos devrait garder une vitesse constante.
John Anderson, du Jet Propulsion Laboratory, se met en quête de cet
incroyable mystère. Les hypothèses sont multiples ; de l’influence
de l’expansion de l’Univers à l’influence des réacteurs RTG (Radioisotope
Thermoelectric Generator) jusqu’à la dérive des continents déréglant
le signal des antennes du DSN (Deep Space Network). En 1994, Slava
Turyshev, nouvel arrivé dans l’équipe du Jet Propulsion Laboratory,
va proposer une toute nouvelle voie d’investigation. L’anomalie ne
proviendrait pas des sondes ou de leur observation mais du modèle
théorique, notamment celui de la relativité générale établie par
Albert Einstein en 1915.
Jamais infirmée jusqu’ici, la théorie de la relativité générale
reste LA théorie décrivant les lois de l’Univers. L’ « anomalie
Pioneer » serait peut-être la première “infidélité” à la théorie
d’Einstein…
Programme et déroulement
La controverse se déroulera le 23 mars au Réfectoire des Cordeliers
et s’adressera au grand public.
Elle pourra se dérouler en plusieurs temps :
-
Présentation de
l’ « Anomalie Pioneer »
-
Historique de
la relativité générale
-
Nouvelles
investigations et nouvelles théories
-
Confrontation
des théories
La présence d’un
candide et de médiateurs au sein de la table ronde permettra, au
moment voulu, de recadrer le débat mais aussi de préciser, voire de
définir les modèles et les notions abordées.
Un micro tournant
dans la salle permettra au public de se manifester et de questionner
les points de vue.
Médiateurs :
• Jean Eisenstaedt, historien de la physique, Observatoire de Paris
Domaine de recherche : « Les racines classiques de la relativité »
• Etienne Klein, ingénieur physicien au CEA
• Cécile Bonneau, journaliste à Science et Vie
Conférenciers :
• Serge Reynaud, directeur de recherche au CNRS et chercheur au
laboratoire Katsler Brossel, qui ont écrit « Anomalie Pioneer et
tests de la gravité dans le système solaire »
• Gilles Esposito-Farèse, chercheur à l’Institut d’Astrophysique
de Paris
• Cédric Deffayet, chercheur à l’Institut d’Astrophysique de
Paris
Lieu de la
conférence
Le Réfectoire des Cordeliers situé au 15 rue de l’Ecole de
Médecine (6e).
La Ville de Paris a souhaité remettre ce bâtiment, construit entre
1371 et 1506 et classé monument historique, à la disposition des
universités parisiennes pour leurs missions de diffusion de la
culture et de l’information scientifiques. Les huit universités
parisiennes ont conclu un partenariat avec la Ville pour la
programmation de cet espace, et l’université Pierre et Marie Curie
est affectataire du lieu depuis septembre 2006.
Le Réfectoire des Cordeliers peut accueillir 300 personnes.
ANNEXE.
Article du Scientific American
A Force to Reckon With
What applied the brakes on Pioneer 10 and 11?
By Alexander Hellemans
One of the most intriguing mysteries in physics
is the "Pioneer anomaly," the slowing down of two spacecraft by an
unknown force. NASA launched Pioneer 10 and 11 in 1972 and 1973,
respectively, and the craft returned stunning images of Jupiter and
Saturn. But as both spacecraft continued their voyages at speeds of
roughly 27,000 miles per hour, astronomer John Anderson of the Jet
Propulsion Laboratory in Pasadena, Calif., noticed anomalies in
telemetry data dating from as far back as 1980. With continued
analysis, researchers determined that the spacecraft had been
slowing down at a constant rate: each year they fell 8,000 miles
short of their calculated positions. The strange behavior sparked
several theories, but the lack of data made culling the ideas
difficult. Now a proposal to analyze telemetry from the early years
could literally point toward the correct explanation.
The most obvious theory was that something on
the spacecraft themselves created a braking force--leaking gas or
heat radiation, perhaps. Over the years, however, researchers
increasingly viewed this hypothesis as less likely, and some
physicists began to explore possible flaws in Newton's laws and
relativity. Others posited that dark matter was the culprit: it
might exert a gravitational or drag force. A third theory embraces
the idea that a minute acceleration exists in the velocity of light,
which might result in the appearance that the probes are slowing
down: if light travels faster, telemetry signals arrive faster, and
the craft seem to be closer.
Anderson and theorist Michael M. Nieto of Los
Alamos National Laboratory have proposed a way to filter the ideas,
noting the interesting fact that the direction of the anomalous
force would be different for each theory. If the force points toward
the sun, then it should be a gravitational effect. If it points
toward Earth, it should be an anomaly relating to the velocity of
light. If it points in the direction of motion, it should be a drag
force or a modification of inertia. And finally, if it points along
the spin axis of the probes, it should indicate a force generated by
the craft.
But determining the force's direction means
studying telemetry when the Pioneer craft were closer than 20
astronomical units (1 AU equals the distance between Earth and the
sun). Within this distance, to about Uranus's orbit, the angles
between the sun, Earth and the craft's motions are sufficiently
large. Until now, though, investigators have mostly analyzed
telemetry covering the distance beyond 20 AU (to 70 AU so
far--Pioneer 10's last useful transmission occurred at 80 AU in
2002). Experts had not bothered to study closer-in data in detail
because they believed that radiation pressure of the sun and the
many flight maneuvers would make it difficult to measure the anomaly.
Nieto and Anderson insist that it should be
possible to correct for these factors and determine the direction of
the anomalous force, especially in Pioneer 11's trajectory between
Jupiter and Saturn. At that point, it traveled at practically a
right angle to the direction of the sun and Earth, so any force
toward the sun or Earth will be noticed by a sideways displacement
of the probe. And rough measurements seem to show that the anomaly
existed back to 10 AU, Nieto says. The telemetry for the early part
of the Pioneer missions is available, so the analysis "is a
relatively cheap thing to do, and at the very least it will give us
more information and perhaps an indication," he remarks.
Especially if the mysterious force points
toward the sun, then the explanation might be a deviation from
Newtonian dynamics--termed modified Newtonian dynamics, or MOND--an
idea originally proposed to explain why rotating galaxies do not fly
apart. Dark matter may modify gravity, though as an alternative,
Mordehai Milgrom of the Weizmann Institute of Science in Rehovot,
Israel, proposes an additional component of gravity that should
appear over large distances. In any case, MOND has become one of the
more popular approaches to solving the anomaly problem. Jacob D.
Bekenstein of the Hebrew University in Jerusalem applied a
relativistic theory of MOND to the solar system and found that the
Pioneer anomaly "is of crudely the right magnitude" to fall within
MOND.
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