Le plus long cycle d’observation d’une étoile jamais réalisé
avec l’instrument
HARPS de l’ESO a permis de confirmer la nature
de l’exoplanète détectée par le satellite
CoRoT du
CNES. La
masse de CoRoT-7b est équivalente à cinq fois celle de la Terre.
L’équipe européenne de scientifiques, dont un grand nombre
travaillant dans des laboratoires de l’INSU-CNRS (1), a calculé
la densité de l’exoplanète à partir de sa taille déjà connue et
de la masse qu’ils ont mesurée.
Sa densité est pratiquement équivalente à celle de la Terre. En
outre, les données font apparaître qu’il existe une seconde
exoplanète de type « Super-Terre » autour de la même étoile.
L’annonce de la découverte de cette exoplanète
par le satellite CoRoT (2) a été faite en février 2009 (3) après de
longues vérifications par des observations au sol. Cette planète
appelée CoRoT-7b se trouve à seulement 2,5 millions de km de son
étoile, soit 23 fois plus proche que Mercure ne l’est du Soleil.
Il y règne donc une température élevée, autour de 2 000°C. Son
rayon est environ 80% plus grand que celui de la Terre. Elle
occulte son étoile pendant un peu plus d’une heure et ce toutes
les 20,4 heures, créant une baisse de luminosité de l’étoile de
0,03%.
La très faible diminution de la luminosité, mais aussi les
variations d’éclat de la surface de l’étoile dues à son
activité, ne permettaient pas de déduire de façon précise la
masse de cette exoplanète à partir des données fournies par le
satellite CoRoT. Il a fallu, pour obtenir avec certitude cette
importante donnée, utiliser le spectromètre HARPS (High Accuracy
Radial Velocity Planet Search) de l’Observatoire européen
austral (ESO).
Grâce aux données fournies par HARPS, les chercheurs
démontrent que CoRoT-7b a une masse d’environ cinq fois celle de
la Terre, la classant dans la catégorie des exoplanètes les plus
légères actuellement découvertes. La densité calculée est proche
de celle de la Terre, ce qui laisse penser que cette planète est
aussi composée de roche. Étant donnée sa faible distance à son
étoile et donc de la haute température qui y règne, cette
planète pourrait être recouverte de lave ou de vapeur d’eau.
HARPS a également permis aux astronomes de déceler dans les
données obtenues la présence d’une autre planète plus éloignée
que CoRoT-7b. Appelée CoRoT-7c, cette seconde planète tourne
autour de son étoile en 3 jours et 17 heures et a une masse
d’environ huit fois celle de la Terre. Elle rejoint donc
également la catégorie des super-Terres. Contrairement à
CoRoT-7b, on ne peut observer le transit de cette planète depuis
la Terre, il n’est ainsi pas possible de déterminer son rayon et
donc de calculer sa densité.

Vue d'artiste de la planète CoRoT-7b
© 2009 ESO/L. Calçada
(1) Institut d’Astrophysique de Paris
(INSU-CNRS, Université Paris-6) ; Laboratoire d’Astrophysique de
Marseille (INSU-CNRS – Université de Provence – Observatoire
Astronomique de Marseille-Provence) ; Laboratoire d’Etudes
Spatiales et d’Instrumentation en Astronomie (INSU-CNRS,
Observatoire de Paris, Universités de Paris 6 et Paris 7) ;
Institut d’Astrophysique Spatiale (INSU-CNRS, Université
Paris-Sud) ; Laboratoire Cassiopée (INSU-CNRS, Université de
Nice, Observatoire de la Côte d’Azur).
(2) La mission CoRoT du CNES est le fruit d’une collaboration
entre la France et ses partenaires internationaux : ESA,
Allemagne, Autriche, Belgique, Brésil et Espagne.
(3)
Voir le communiqué de presse de l'INSU-CNRS : "La plus petite
planète extrasolaire jamais découverte"
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Institut d’Astrophysique de Paris
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F-75014 Paris
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