« MON DÉPART SCIENTIFIQUE À L'IAP »
Crédit : Jean Mouette /IAP-CNRS-SU
Une interview inédite en vidéo de Roger Cayrel (1925-2021).
Frais émoulu de l'École Normale Supérieure (ENS), où il avait eu comme directeur de diplôme Évry Schatzman, pionnier de l'astrophysique théorique française, Roger Cayrel arrive à l'Institut d'astrophysique de Paris (IAP) en 1951, pour s'atteler à une thèse de doctorat sous sa direction. Le sujet qu'il avait choisi, l'analyse précise de la composition chimique de l'atmosphère d'une étoile supergéante, était très novateur et le conduisit à mettre en œuvre des outils mathématiques complexes au regard des capacités des machines à calcul mécaniques des années 1950. La réalisation de ces opérations, taches exclusivement dévolues à des femmes au sein de bureaux de calculs mis en place dans les organismes de recherche en astronomie et en astrophysique, était un processus long et fastidieux : un travail de thèse, pour cette raison, s'étalait sur au moins 4 ou 5 années. Quand IBM France, installé alors place Vendôme à Paris, a importé en France en 1955 le premier ordinateur, l'IBM 650, et a offert à la communauté universitaire 50 heures de calcul, Roger Cayrel a postulé et obtenu 3 heures, qui lui ont permis, après quelques mois de programmation, de gagner 2 ans sur la durée de sa thèse. Il est ainsi le premier astronome français a avoir jamais utilisé un ordinateur pour des calculs pour un travail de recherche.
Cette interview en vidéo a été réalisée le 26 juin 2013, dans son bureau à l'Observatoire de Paris, où il a passé la majeure partie de sa carrière, par Denis Guthleben (historien au CNRS) et Jean Mouette (IAP-CNRS-SU), dans le cadre des célébrations des 75 ans de l'IAP. Les auteurs remercient Suzy Collin-Zahn (Observatoire de Paris-Meudon) pour son soutien amical à la réalisation de cette interview.
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Rédaction et mise en page : Jean Mouette
Rédaction web : Valérie de Lapparent
Mars 2021