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Passage de la planète Mercure devant le Soleil, le 7 mai 2003 en France
 
Les passages de Mercure devant le Soleil (appelés aussi « transits » dans la littérature anglo-saxonne) sont peu fréquents,  13 fois par siècle dont le tiers environ visible en France. Le dernier passage observé dans des conditions favorables en France date de 1973. Le plus récent passage date de 1999 ; il était visible de Californie ou des Iles du Pacifique, ainsi qu'à partir des observatoires spatiaux solaires Yohkoh, SoHO (sur fond de couronne) et Trace. Il faisait évidemment nuit en France.

 Si ces événements sont donc moins fréquents qu'une éclipse totale solaire par exemple, ils sont beaucoup plus faciles à observer car la zone de visibilité est bien plus étendue  (figure ci-dessous). Néanmoins les mêmes précautions doivent être observées car il est très dangereux de regarder le disque solaire sans précautions rigoureuses.

Carte IMCCE montrant la zone de visibilité du phénomène. La France est placée dans la zone où le phénomène sera observé dans sa totalité, c'est à dire durant environ 5h20m, du 1er au dernier contact, c'est à dire de 7h12 à 12h32 heure locale d'été, le matin du 7 mai 2003.

 

Comment observer le passage ?

ATTENTION  IL Y A DANGER OPHTALMIQUE:

Ne jamais regarder le Soleil en face sans protection rigoureuse ! Le rayonnement solaire doit être atténué au moins 1 million de fois (ex : verre très dense de soudeurs grade 14) pour une observation à l'œil nu ou, encore plus, à l'aide d'un instrument !

Le 1er contact extérieur aura lieu à Paris-l'Observatoire à 7h11m32s en heure locale d'été ; le dernier contact, à 12h32m45s. La planète montrera un disque de 12,0 sec d'arc de diamètre projeté sur un disque solaire de près de 1900 sec d'arc, soit 159 fois plus grand ! Des éphémérides complètes sont disponibles sur l'excellent site de l'IMCCE :

http://www.imcce.fr/ephem/passage/html/passage.html

La méthode la plus sûre pour observer le passage de la planète Mercure ainsi que celui de la planète Vénus, consiste à projeter une image suffisamment grande du disque solaire sur un écran blanc. Les astronomes amateurs savent tous faire plus ou moins bien cette manipulation avec leur matériel. La SAF (Société Astronomique de France) organise des séances publiques d'observation par projection et, aussi, à l'aide de filtres neutres suffisamment denses, sur la terrasse au pied nord de la Tour Maine Montparnasse, au dessus du centre commercial.

L''Institut d'Astrophysique de Paris, en collaboration avec l'Observatoire de Paris, propose une démonstration visuelle du phénomène, grâce à un dispositif (cœlostat d'éclipse) spécialement aménagé près de l'une de ses coupoles historiques, celle de la Carte du Ciel. Cette coupole est située à quelques mètres du méridien de Paris, plein sud par rapport à l'Observatoire. Des professionnels et des astronomes amateurs de la SAF seront également présents pour répondre à vos questions. Si le temps le permet, il sera donc possible d'examiner sans danger une image très agrandie du Soleil sur un écran blanc et donc de visualiser le phénomène du passage de la petite planète devant le Soleil.

L'entrée du site se fera par le Bd Arago, en passant par le jardin de l'Observatoire, voir plan ci-joint en annexe.

D'autres images seront montrées sur un écran informatique lors des sessions pour les enseignants organisées par l'Institut d'Astrophysique, notamment celles qui seront faites à l'observatoire de Meudon, également celles obtenues par le réseau d'observations solaires (GONG) et aussi dans l'espace. Enfin, la figure ci-dessous montre comment se présente le passage dans le ciel, d'après les calculs de P. Rocher.

Vue géocentrique (Nord en haut) du Soleil durant le passage (1er contact au NNE). Notez la définition du 1er contact dit aussi « extérieur ». En dehors du disque solaire, la planète sera invisible, sauf si la chromosphère ou la couronne solaire est visible.

 

Passage de Mercure devant le Soleil, le 15 novembre 1999.

Image extraite de la collection des observations solaires effectuées 24h sur 24 à l'aide du réseau international de télescopes solaires hélio-sismiques GONG de l'observatoire américain NSO. Seule la partie intéressante du  disque du Soleil est montrée ici, telle qu'elle est apparue en lumière blanche durant la plus grande « immersion » de la planète, vers 21h40, le 15 nov. 1999. Remarquer l'assombrissement au bord du Soleil et la signature de la planète, près du centre de l'image et le bord du Soleil (passage « rasant »).

 

avril 2003 - Serge Koutchmy