logoIAP
 

L'exoplanète la plus proche de notre système solaire jamais détectée

Des astronomes européens, dont François Bouchy, de l'Institut astrophysique de Paris (Unité Mixte de Recherche du CNRS et de l'UPMC), ont découvert une planète d'environ la masse de la Terre, en orbite autour de l'étoile Alpha Centauri B. Il s'agit de l'exoplanète la plus proche du système solaire découverte jusqu'à présent. Elle est aussi la plus légère jamais trouvée autour d'une étoile comparable au Soleil. La planète a été détectée en utilisant l'instrument HARPS sur le télescope de 3,6 mètres de l'ESO à l'Observatoire de La Silla au Chili. Ce résultat représente une étape majeure vers la détection d'une jumelle de la Terre, en orbite dans la zone habitable d'une autre étoile, dans le voisinage immédiat du Soleil. Les résultats sont publiés en ligne dans la revue Nature le 17 octobre 2012.

Alpha Centauri est l'une des étoiles les plus brillantes dans le ciel austral, et est le système stellaire le plus proche de notre système solaire - à seulement 4,3 années-lumière. Il s'agit en fait d'une étoile triple - un système composé de deux étoiles très similaires au Soleil, désigné Alpha Cen A et B, et d'une composante plus lointaine et plus faible connue sous le nom de Proxima Centauri.

Cette découverte a nécessité d'accumuler plus de 450 mesures sur plus de 3 ans avec le spectrographe de très haute précision HARPS, en partie développé en France. Une analyse minutieuse des différents signaux présents dans les mesures de vitesse radiale de l'étoile Alpha Cen B, vitesse principalement due à l'activité stellaire, a permis de révéler le signal d'une planète en orbite tous les 3,2 jours. Le mouvement de l'étoile Alpha Centauri B créé par l'attraction gravitationnelle de cette planète est minime - il provoque une variation de vitesse apparente de seulement 51 cm/s, soit moins de 2 km/h. Il s'agit de la plus haute précision jamais atteinte en utilisant cette méthode.

La planète nouvellement découverte, avec une masse minimale voisine de celle de la Terre, est en orbite à environ six millions de kilomètres de l'étoile, beaucoup plus proche que Mercure du Soleil dans le système solaire. Sa température de surface doit être beaucoup trop importante pour envisager la présence d'eau liquide. Il n'est néanmoins pas exclu que d'autres planètes plus distantes soient présentes dans ce système, compte tenu du fait que la plupart des exoplanètes connues de faibles masses se trouvent en majorité dans des systèmes multi-planétaires.

Ce résultat représente une étape majeure vers la détection d'une jumelle de la Terre, en orbite dans la zone habitable d'une autre étoile, dans le voisinage immédiat du Soleil.

Références de l'article : An Earth mass planet orbiting Alpha Centauri B.
X. Dumusque1, F. Pepe1, C. Lovis, D. Ségransan, J. Sahlmann, W. Benz, F. Bouchy, M. Mayor, D. Queloz , N. Santos, S. Udry. Nature, 17 octobre 2012.

Contacts :

Chercheur
François Bouchy
Institut d'astrophysique de Paris-CNRS-UPMC
bouchy@iap.fr
Presse
UPMC : Claire de Thoisy-Méchin
claire.de_thoisymechin@upmc.fr I Tél. : 33-1-44 27 23 34 - 06 74 03 40 19

CNRS : presse@cnrs-dir.fr I Tél. : 33-1-44 96 51 51

Institut d'Astrophysique de Paris - 98 bis boulevard Arago - 75014 Paris