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MICHÈLE GERBALDI, LAURÉATE DU PRIX « L’ASTRONOMIE POUR LE DÉVELOPPEMENT » DE L’UNION ASTRONOMIQUE INTERNATIONALE

Portrait de Michèle Gerbaldi Michèle Gerbaldi
Crédit : Jean Mouette /IAP-CNRS-SU

Michèle Gerbaldi est la première lauréate du Prix « l’Astronomie pour le Développement » nouvellement créé par l’Union Astronomique Internationale en 2022. Le prix lui est décerné le 2 août 2022, lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale à Busan, en Corée du Sud, pour ses contributions dans les domaines du développement et du renforcement des compétences au moyen de l’astronomie, tout particulièrement dans les pays en voie de développement. Ce prix reconnait son rôle de premier plan dans la mise en place de nombreuses écoles internationales pour jeunes astronomes, dont les International School for Young Astronomers (ISYA), ainsi que dans le programme Starlight in the University Lab (AstroLab), pour l’initiation des étudiantes et étudiants d’Afrique sub-saharienne et d’Amérique du Sud aux méthodologies de la recherche par des observations à distance avec des télescopes de type professionnel.

Michèle Gerbaldi, actuellement collaboratrice bénévole à Sorbonne Université, est enseignante-chercheuse retraitée de l’Université de Paris-Sud (désormais Université Paris-Saclay). Elle a exercé son activité de chercheuse à l’Institut d’astrophysique de Paris (IAP) durant toute sa carrière, après un doctorat d’état en astrophysique observationnelle en 1977. Ses travaux de recherches se sont focalisés sur diverses classes d’étoiles particulières et/ou jeunes (étoiles de type Bp, Ap, Am, Blues Stragglers ou « traînardes bleues », Lambda Bootis etc.), en combinant des observations au sol (Observatoire de Haute-Provence (OHP), Observatoire Européen Austral (ESO), le Télescope Canada-France-Hawaï (CFHT) à des observations spatiales (par exemple avec l’International Ultraviolet Explorer, IUE ; Hipparcos). Ses objectifs scientifiques étaient de modéliser la structure de l’atmosphère de ces étoiles, dans le cadre de collaborations internationales, et ces analyses ont contribué à affiner les modèles d’atmosphère stellaire.

À partir de 1968, de nouvelles approches pour l’enseignement commencent à être discutées, en particulier à l’IAP. En 1970, Michèle Gerbaldi participe à l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale (UAI) à Brighton. Les activités de la Commission 46 « Enseignement de l’Astronomie » (désormais Commission C1: Astronomie Education et Développement) retiennent son attention. Michèle Gerbaldi entreprend alors de diffuser des diapositives astronomiques destinées à l’enseignement dans les pays manquant d’infrastructure astronomique avec le soutien du Courrier de l’UNESCO et de l’IAP.

L’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale (General Assemblies and Administrative Meetings) à Grenoble en août 1976 est l’occasion d’organiser pour la première fois une rencontre entre astronomes professionnelles et professionnels, et enseignantes et enseignants de collèges et lycées. C’est ainsi que Michèle Gerbaldi contribue en 1977 à la création de l’association Comité de Liaison Enseignants et Astronomes (CLEA), et participe activement jusqu’en 2000 aux écoles d’été et autres actions du CLEA.

En 1976, Michèle Gerbaldi devient membre de l’UAI et s’investit dans les projets de plusieurs commissions concernant la physique stellaire, aussi bien sur le plan théorique qu’observationnel, étant en particulier Présidente de 1997 à 2000 de la Commission 45 « Classification Stellaire » de l’UAI.

La nomination en 1991 de Michèle Gerbaldi comme directrice adjointe des International School for Young Astronomers (ISYA, pour « Écoles pour Jeunes Astronomes ») puis directrice de 1997 à 2007, lui permet d’intégrer ces écoles dans le cadre de l’expansion marquée de l’informatique, en particulier en utilisant les bases de données d’observation créées par les observatoires internationaux. Les écoles ISYA s’adressent aux étudiantes et étudiants de pays en « voie de développement astronomique », titulaires d’un Master ou ayant débuté leur thèse. Ce programme, créé par l’UAI en 1967 est organisé dans des régions où les étudiants ont moins d’opportunité d’accès aux développements actuels de l’astrophysique, ou aux développements pluridisciplinaires dans les domaines observationnels et théoriques. Les ISYA (dont la directrice et le directeur-adjoint sont Itziar Aretxaga et David Mota, respectivement) s’inscrivent dans le contexte de la mondialisation des connaissances, permettant aux jeunes astronomes de créer leurs propres réseaux. L’utilité de ce programme concernant la formation scientifique dans les pays en voie de développement est soulignée par les participants des années plus tard. Michèle Gerbaldi participe à plusieurs ISYA jusqu’en 2015 et est actuellement membre du bureau de l’UAI pour ces écoles.

Les plans décennaux de l’UAI ont considérablement élargi le champ d’action dans le domaine de l’astronomie comme outil de développement en mettant en exergue l’interdisciplinarité de cette science et en l’utilisant dans de nombreux domaines (voir le Plan strategique de l’UAI pour 2020-2030). Ainsi dans le cadre du bureau de l’astronomie pour le développement (Office of Astronomy for Development, OAD), Michèle Gerbaldi a développé depuis 2013 avec Jean-Pierre DeGreve le projet Starlight in the University Lab (« Lumière des étoiles dans le laboratoire d'Université », AstroLab), une activité pratique associée à des observations faites directement par les étudiantes et étudiants, grâce à un réseau de télescopes robotiques de 40 cm dans les deux hémisphères terrestres. AstroLab peut s’intégrer à un cours d’astrophysique en fonction du cursus universitaire, ou être utilisé plus largement dans le cadre des sciences de l’ingénieur par exemple. AstroLab est articulé autour de l’analyse d’images CCD obtenues par les étudiantes et étudiants, ce qui a impliqué la recherche d’une collaboration avec l'Observatoire de Las Cumbres (LCO) pour permettre un accès – sans financement – télescopes robotiques pour les pays en voie de développement, contribuant ainsi à réduire les inégalités entre universités.

En 2022, l’Union Astronomique Internationale (UAI) crée trois nouveaux prix : l’Astronomie pour le Public, l’Astronomie pour le Développement, et l’Astronomie pour l’Education. Ces prix seront décernés tous les 3 ans lors de l’Assemblée Générale de l’UAI. Le Prix de l’UAI « l’Astronomie pour le Développement » est décerné le 2 août 2022 à Michèle Gerbaldi pour ses contributions, importantes et durables, dans les domaines du développement et du renforcement des compétences en utilisant l’astronomie comme levier d’action, en particulier dans les pays en voie de développement. Ce prix reconnait son rôle de premier plan dans l'organisation et l’implantation de l'enseignement pratique de nombreuses écoles internationales pour jeunes astronomes, dont les International School for Young Astronomers (ISYA), ainsi que dans le programme Starlight in the University Lab (AstroLab) utilisé en Afrique sub-saharienne et en Amérique du Sud, afin de permettre aux étudiantes et étudiants de développer leur créativité et de s’initier aux méthodologies de la recherche par le biais d’observation à distance avec des télescopes de type professionnel.

Lien

puce Prix décernés en 2022 par l’Union Astronomique Internationale concernant « l’Astronomie pour le Public, l’Astronomie pour le Développement et l’Astronomie pour l’Éducation ».


Rédaction web : Valérie de Lapparent
Mise en page : Jean Mouette

Juillet 2022

Institut d'Astrophysique de Paris - 98 bis boulevard Arago - 75014 Paris