Représentation de l'atmopshère distendue de la planète HD209458b. (ESA)
 
 

ourquoi observe-t-on très peu de planètes à moins de 7 millions de kilomètres de leur étoile (sachant que la distance Terre-Soleil est de 150 millions de km) ? Parce qu’elles ‘’fondent’’, répond une équipe d’astrophysiciens qui a observé une planète en pleine ‘’évaporation’’. Ces chercheurs ont obtenu pour la première fois une représentation de l’atmosphère d’hydrogène d’une planète grâce à la vision dans l’ultraviolet du télescope Hubble. Ils publient aujourd’hui leurs résultats dans la revue Nature.

Cette planète extrasolaire, une géante gazeuse, passe devant son étoile (HD209458) tous les trois jours et demi. Une aubaine pour les astrophysiciens. Ce passage produit une sorte d’éclipse –l’étoile est moins brillante- qui permet de voir l’atmosphère de la planète. L’hydrogène a l’avantage d’être abondant dans cette géante gazeuse et d’être un élément léger. "Nous avons eu l'énorme surprise de voir que l'atmosphère d'hydrogène de cette planète s'étend jusqu'à plus de 200.000 kilomètres, si haut que la planète semble trois fois plus grosse que prévue" relate Alfred Vidal-Madjar, de l’Institut d’astrophysique de Paris (IAP), qui a travaillé avec une équipe de l’Observatoire de Genève et de l’Université de l’Arizona.

Le gaz qui s’échappe de la planète à plus de 100 km par seconde forme une sorte de queue de comète s’étendant bien au-delà du champ gravitationnel de la planète. Les chercheurs ont évalué que la planète perdait au moins 10.000 tonnes d’hydrogène par seconde. Soit une perte de masse non négligeable. Ce type de planète, qui n’est qu’à 7 millions de kilomètres de son étoile, doit s’évaporer très vite, suggèrent les auteurs, devenir des corps petits et pauvres en hydrogène ou n’ayant plus que le cœur mis à nu.

Cécile Dumas
(13/03/2003)

© Le Nouvel Observateur 1999/2000